Les articles vantant un aliment sont très courants et ne sont la plupart du temps pas du tout nuancés : “le café est bon pour la santé” ou “Café : attention danger”. Il arrive aussi parfois, comme sur l’article d’aujourd’hui que la source soit bien une étude scientifique mais que son sens soit complètement détourné par les erreurs du journaliste.
Contenu de l’étude de base :
La supplémentation orale de la polyamine spermidine naturelle prolonge la durée de vie des souris. Chez l’homme, des niveaux élevés de spermidine alimentaire, tels qu’évalués à partir de questionnaires alimentaires, étaient en corrélation avec une pression artérielle réduite et une incidence plus faible de maladies cardiovasculaires. Nos résultats suggèrent une nouvelle stratégie réalisable de protection contre les maladies cardiovasculaires.
Le vieillissement est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires et de décès. Ici, nous montrons que la supplémentation orale de la polyamine spermidine naturelle prolonge la durée de vie des souris et exerce des effets cardioprotecteurs, réduisant l’hypertrophie cardiaque et préservant la fonction diastolique chez les vieilles souris. L’alimentation en spermidine a amélioré l’autophagie cardiaque, la mitophagie et la respiration mitochondriale, et elle a également amélioré les propriétés mécano-élastiques des cardiomyocytes in vivo, coïncidant avec une phosphorylation accrue des titines et une inflammation subclinique supprimée. L’alimentation en spermidine n’a pas réussi à fournir une cardioprotection chez les souris qui n’ont pas la protéine liée à l’autophagie Atg5 dans les cardiomyocytes. Chez les rats Dahl sensibles au sel qui ont été nourris avec un régime riche en sel, un modèle d’insuffisance cardiaque congestive induite par l’hypertension, l’alimentation en spermidine a réduit la pression artérielle systémique, augmenté la phosphorylation des titines et empêché l’hypertrophie cardiaque et une baisse de la fonction diastolique, retardant ainsi la progression à l’insuffisance cardiaque. Chez l’homme, des niveaux élevés de spermidine alimentaire, tels qu’évalués à partir de questionnaires alimentaires, étaient en corrélation avec une pression artérielle réduite et une incidence plus faible de maladies cardiovasculaires. Nos résultats suggèrent une nouvelle stratégie réalisable de protection contre les maladies cardiovasculaires.
Contenu de l’article de presse :
Selon la recherche scientifique publiée dans la très sérieuse revue Nature Medicine, les vieux fromages contiennent une substance spéciale qui appartient au groupe des polyamides. Cette dernière réduit considérablement les risques d’apparition de maladies cadiovasculaires, ralentit le vieillissement et augmente l’espérance de vie. Cela serait dommage de s’en priver n’est-ce pas ?
Le polyamide est un plastique ! Les polyamines sont des composés organiques
Le polyamide et le polyamine sont des choses très différentes ! Je pense que l’erreur vient d’un correcteur orthographique mais est quand même difficilement excusable car l’article semble avoir plusieurs années…
L’étude ne parle jamais de fromage, elle ne contient même pas ce mot dans ses 17 pages
En effet, l’étude porte sur l’apport de spermine dans l’alimentation, qui est une polyamine naturelle présente notamment dans le sperme et d’autres fluides corporels, qui possède un goût et une odeur caractéristiques. (Source). Le fromage apparaît comme une source fiable, mais pas du tout la seule, d’autant plus qu’elle contient énormément de lipides et de sel.
Cet article, même s’il se base sur de multiples contresens, a pourtant bien été partagés sur des réseaux sociaux. C’est assez compréhensible. L’important c’est que le titre valide nos croyances.